L’économie circulaire est un des enjeux essentiels des bonnes pratiques d’achats responsables et ce au service du développement durable.
L’objectif est de réaliser des économies intelligentes . Selon le baromètre 2020 ObsAr/OpinionWay, 36% des organisations achats ont déjà mis en place des actions « économie circulaire » et 46% l’envisagent. Ce signe est encourageant. Il reste aux dirigeants ainsi qu’aux acheteurs des entreprises et des organisations publics à s’engager à 100% dans cette voie, gagnante à tous point de vue.
Conscient des enjeux, Ordiges a décidé de vous donner, dirigeants et acheteurs, quelques clés pour intégrer l’économie circulaire dans vos achats.
Qu’est qu’un achat circulaire ?
Débutons tout d’abord par expliciter qu’est-ce que l’achat circulaire. Acheter de manière circulaire consiste à mettre en pratique les principes de l’économie circulaire et donc de réduire au minimum les incidences négatives sur l’environnement et la production de déchets tout au long de la durée de vie des biens, produits, ce qu’on appelle également le TCO.
Mettre en pratique le concept d’économie circulaire
L’économie circulaire est définie par le Ministère de la Transition écologique et solidaire comme « un modèle économique dont l’objectif est de produire des biens et des services de manière durable, en limitant la consommation et les gaspillages de ressources (matières premières, eau, énergie) ainsi que la production des déchets.
L’objectif est donc de rompre le schéma linéaire classique : « produire, consommer, jeter ».
Quelques exemples de pratique d’achats circulaires
Opter pour des produits réutilisables, rénover un bâtiment avec des matériaux de réemploi, privilégier les marchandises recyclées ou remises à neuf, mettre en commun et partager des ressources, louer plutôt qu’acheter, … voici des exemples envisageables dans la mise en œuvre d’une politique d’achats circulaires.
L’économie circulaire, pourquoi ?
Un contexte favorable aux démarches d’achats circulaires
Les volumes d’achats des acteurs économiques constituent une masse économique considérable. En effet, si nous prenons par exemple la commande publique, elle représente à elle seule déjà 10% du PIB en France et 15% du PIB en Belgique
C’est donc un levier d’action efficace, dont se sont saisies les politiques publiques locales et européennes, pour orienter les achats vers un modèle circulaire.
Par exemple, à l’échelle européenne, un nouveau Plan d’Action pour une Economie Circulaire a été public le 11 mars 2020. Outil créé suite au pacte vert « Green Deal » annoncé fin 2019 par la Commission Européenne.
Cette démarche s’inscrit également plus largement dans une dynamique mondiale. En effet, le 27 septembre 2015, l’assemblée générale des Nations Unies a fixé 17 objectifs en matière de développement durable (pour 2030) . Ils concernent l’ensemble des pays de la planète et touchent des domaines très variés. L’économie circulaire contribue directement ou indirectement à la réponse à de nombreux objectifs de développement durable.
Une réponse à des défis mondiaux
Un de premier défi est de répondre à une population mondiale qui augmentera encore de manière exponentielle dans les années à venir. Pourtant les ressources naturelles sont limitées malgré les progrès technologiques. En effet, même si l’exploitation des réserves non renouvelables est de plus en plus efficace, elle n’est pas en mesure de répondre durablement aux défis du XXIe siècle.
L’économie circulaire doit permettre de réduire nos impacts environnementaux et de diminuer l’exploitation des ressources naturelles grâce à :
- Éco-innovation : utiliser des produits qui ne sont pas nuisibles à l’environnement
- Ressources : réduire la dépendances à l’égard des importations de ressources naturelles provenant de l’extérieur de l’UE
- Recyclage : réinjecter les déchets dans une économie grâce à l’utilisation durable, au recyclage et aux déchets biodégradables
Une réelle opportunité avec des avantages mesurables
L’économie circulaire n’offre que des avantages que ce soit pour l’Union Européenne, pour l’écologie, pour le citoyen ou encore les entreprises.
Selon la fondation Ellen MacArthur, SUN et McKinsey, l’Europe peut tirer avantage de la révolution technologique imminente et générer un bénéfice net de 1 800 milliards d’euros d’ici 2030, soit 900 milliards d’euros de plus qu’en suivant un développement linéaire.
Mais sachez qu’en tant qu’entreprise, l’économie circulaire apporte également de nombreux bénéfices : une réduction des coûts, des approvisionnements plus sécurisés, une nouvelle activité de demandes de service, une fidélisation de la relation client.
Par exemple, rien que dans les entreprises manufacturières de l’industrie technologique belge, des mesures d’économie circulaire comme la prévention des déchets, la réutilisation et l’écoconception pourraient entraîner une croissance de 6,4%.
8 clés pour vous aider à intégrer l’économie circulaire dans vos achats
1. Fixer les objectifs à atteindre
L’intégration de l’économie circulaire dans la stratégie d’achat doit se traduire par des objectifs clairs à atteindre afin d’établir un cadre général sur lequel vous en interne ainsi que vos fournisseurs devront s’appuyer.
2. Travailler sur une approche progressive
Nous vous conseillons de commencer cette approche en y allant par étape et en définissant des priorités.
Par exemple, débutez à intégrer l’économie circulaire au niveau de vos achats indirects. L’acheteur devra donc définir des options d’achats sur base de critère d’ achats responsables
3.Communiquer de cette démarche en interne
Il peut être avantageux d’accroître la communication entre les différents services en interne pour déterminer précisément l’adéquation entre les besoins de chacun. En effet, il est important de noter que l’économie circulaire s’appuie sur l’exploitation du bien/du produit, et il est donc important que chaque personne partage ces spécificités afin d’éviter la destruction de biens ou des produits pouvant correspondre au besoin d’un autre service, …
En d’autres termes, l’intégration de l’économie circulaire dans les achats ne peut être efficace que si la direction des achats collabore dans votre structure avec les différentes directions juridiques, techniques et opérationnelles, …
4.Adapter son besoin d’achat de la formule « posséder » à « utiliser »
Avant d’effectuer tout achat, il est nécessaire de s’interroger sur votre besoin réel. Il s’agit de raisonner en termes de solutions potentielles pour définir un besoin de manière fonctionnelle dans l’objectif d’orienter l’achat vers des solutions souvent plus respectueuses pour l’environnement que l’achat du bien.
L’objectif est donc de ne plus payer non pour le bien en lui-même, mais pour son utilisation, pour l’usage qui en est fait.
5.Prendre en compte le « TCO »
Il est important que l’acheteur s’interroge dès l’achat sur la gestion de la fin de vie du produit. Cela permet de prendre en compte ce critère dans les spécifications techniques et les critères de sélection de tel fournisseur ou tel fournisseur.
On parle ici du modèle « coût du cycle de vie »,c’est-à-dire que nous ne prenons pas en compte uniquement le coût d’achat (prix du produit + coûts d’installation + coûts administratifs), mais également les coûts d’exploitation(usage, stockage, maintenance) et les coûts de fin de vie du produit (coûts de démantèlement, coûts de collecte, recyclage et élimination).
6.Sourcer le marché
Une étape d’échange entre votre direction des achats et les différents fournisseurs du produit recherché vous permettra d’adapter votre demande à l’offre disponible. Le « benchmark » et le « sourcing » sont deux outils pour faciliter votre démarche :
- Le benchmark consiste à consulter d’autres acheteurs ayant des besoins similaires afin de :
- Comprendre mieux ses besoins grâce à un retour d’expérience ;
- Se renseigner sur les bonnes pratiques pour le marché envisagé ;
- Être conscient des risques et des avantages.
- Le sourcing permet de consulter les différents acteurs du marché envisagés avant d’effectuer les mesures de publicité et de mise en concurrence.
Pour faciliter le sourcing, des plateformes de mise en relation entre l’offre et la demande se développent à l’échelle territoriale, régionale et nationale. Ces plateformes offrent de nombreux avantages :
- Vision globale des différents fournisseurs potentiels
- Garantie de la qualité de la sélection
- Prise en compte des critères liés aux achats responsables.
Nous vous conseillons également de choisir une plateforme de sourcing qui est intégrée avec votre logiciel de gestion des achats et de la relation fournisseur de cette manière, vous assurerez un suivi précis de la performance fournisseur (voir étape n°8).
7.Exploiter l’innovation au sein de vos contrats
L’acheteur doit rendre visible sa volonté d’intégrer l’économie circulaire dès la rédaction de votre demande d’achat afin que les fournisseurs puissent proposer les solutions les plus adaptées à votre demande. L’acheteur doit donc se poser des questions afin de déterminer exactement son besoin.
Voici quelques questions à se poser :
- Quelles spécifications techniques et critères mèneront à la meilleure offre ? Quelle est l’importance relative de chacun de ces aspects ?
- De façon plus spécifique : Qu’est-ce qui devrait être inclus au minimum dans l’offre ?
- Quels matériaux sont utilisés pour créer le produit ? Contiennent-ils des substances dangereuses ?
8.Evaluer vos engagements circulaires
L’organisation doit être en mesure d’avoir un regard critique sur son propre projet afin d’en tirer des enseignements servant à la mise en œuvre des autres projets d’achats circulaires.
Il est important de réaliser des tableaux de bord de suivi reprenant des indicateurs de performances pour mesurer la réalisation des objectifs, les progrès envisageables, les facteurs limitants, l’évaluation du fournisseur, …
C’est pourquoi, pour optimiser tout ce suivi, il est préférable d’utiliser des solutions digitales de gestion intégrée de chaque étape du processus achat.
Bien que cette liste de conseils ne soit pleinement exhaustive, pour réaliser une mise en place d’une politique d’achats circulaires efficiente, nous vous conseillons de démarrer cette démarche par le segment d’achat que présente le plus de facilité pour votre organisation.
Une fois cette procédure d’approvisionnement circulaire réalisée sur un segment d’achat, votre organisation pourra réfléchir à approfondir sur ce segment les actions circulaires à mettre en place pour rationaliser, mutualiser et améliorer la circularité du projet.
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