La privation de logement représente un des exemples les plus extrêmes de pauvreté et d’exclusion sociale dans nos sociétés actuelles. Pourtant, depuis près de 10 ans, la majorité des pays de l’Union Européenne font face à une importante crise du logement. Quelles en sont les causes ? Quelles en sont les solutions ?
Une crise du logement globale et qui ne s’améliore pas
Etat des lieux du logement en Europe :
Aujourd’hui en 2019, les statistiques nationales prouvent une crise importante du logement dans une majorité des pays européens. C’est une crise qui avait déjà été identifiée dans les rapports 2015 et 2017 de l’Observatoire du Logement Européen. Selon le rapport 2019 sur le mal-logement en Europe, depuis 2008, les pays de l’ouest, du nord et du sud de l’Europe sont tous confrontés à une flambée des prix du logement, et ce notamment dans les grandes villes. Les spécialistes de l’habitat, et notamment Mr Ghekiere (représentant de l’USH à Bruxelles), expliquent que cette crise est née de la crise immobilière de 2008 et perdure avec le phénomène actuel de métropolisation.
L’accès à un logement décent et durable est une difficulté rencontrée par grand nombre de ménages à faibles revenus, et de plus en plus de ménages sont affectés par le manque de logements à prix abordables. Pour illustrer ce propos, en 2017, 10,2% des ménages de l’UE (Union Européenne) dépensaient plus de 40% de leurs revenus mensuels bruts en coûts de logement.
Le logement devient une priorité pour les preneurs de décision au niveau local, national et européen
Appels à remettre le logement social et abordable au cœur des priorités de l’agenda urbain de l’UE, demande de création d’un fond d’investissement européen dédié… De nombreuses solutions proposées par les pays européens pour débloquer la situation font que l’implication de l’UE évolue dans ce sens, de par la détermination de nouvelles politiques de logement, et grâce à une attention particulière portée sur les conditions actuelles de logement.
Cette évolution positive et cette modification du cadre légal interne de l’UE impacte directement les politiques nationales et locales et a pour objectif d’améliorer la situation actuelle du logement en Europe.
Etat des lieux du logement en Belgique :
Pour situer l’importance du besoin de logement en Belgique, il est important de noter qu’en 2019, environ 30% des habitants de la Belgique (hors capitale) sont locataires (18,5% sur logement privé et 5,6% sur logement social) tandis que sur Bruxelles-capitale on retrouve environ 60% de locataires.
On note une difficulté croissante des familles belges à trouver un logement à un coût jugé raisonnable pour elles. On remarque également que l’accès au logement est le plus compliqué pour les personnes seules et les familles monoparentales. En effet, sur les 10 dernières années, la charge du coût du logement dans le revenu des ménages n’a cessé de progresser : elle représente plus de 25% des revenus disponibles du ménage pour plus de 76% des belges.
Point contradictoire de la situation : Bruxelles-capitale mis à part, la Belgique ne manque pas d’habitations et leur nombre a même progressé de plus de 22% sur les 20 dernières années.
Quelles solutions à cette crise européenne du logement ?
Peu importe le chemin emprunté par les municipalités pour relever les challenges du logement, une approche urbaine intégrée est nécessaire pour palier à cette situation de crise.
Le logement social, représente la solution première à la crise du logement et aux difficultés d’accès au logement pour les ménages à revenus limités. Il s’agit d’un logement public mis en location à bas prix, à des personnes dont les revenus se situent sous un certain plafond. Il représente la seule mesure politique véritablement sociale en matière de logement : il permet de lutter contre les discriminations d’accès au logement, d’assurer la justice sociale et de mettre l’offre au niveau de la demande (mise à niveau du loyer et des caractéristiques du bien par rapport aux besoins et aux moyens financiers des locataires).
Belgique : un parc social figé
En Belgique, on observe une pénurie importante de logements sociaux. En comparaison avec d’autres pays européens, la Belgique compte une faible proportion de logements sociaux par rapport au nombre de ménages : 7% d’après les chiffres de 2015 comme le montre l’infographie ci-contre (source : housingeurope.eu) ; et pourtant le Plan d’Action National d’Inclusion Sociale de 2008-2010 fixait un objectif à 8%.
Malgré des plans d’extension du logement social sur les trois régions belges, la liste d’attente des ménages demandeurs reste longue et l’offre de logement demeure insuffisante.
Ce manque d’accès à la propriété et le manque de logement sociaux fait que les ménages à faibles revenus dépendent énormément du marché locatif privé. Cette forte demande a un impact direct sur les prix du marché qui ne cessent de progresser sur les dernières années.
Actuellement, les budgets publics en Belgique sont fortement axés sur l’aide aux propriétaires : seulement 14% des budgets publics sont attribués au marché locatif social contre 84% aux propriétaires-résidents. Il parait urgent de rectifier ce déséquilibre et d’investir d’avantages dans l’aide aux locataires.
La Belgique demeure consciente de ce problème de fond et certaines municipalités s’impliquent pour faire évoluer la situation et améliorer l’accès aux logements sociaux pour les ménages en difficulté. Par exemple en région Wallone, il existe désormais une obligation pour les communes d’atteindre 10% de logements sociaux dans chaque commune. L’objectif étant d’accroître le parc de logements sociaux et de créer davantage de mixité sociale.
Comme précisé dans ce document, il y a une nécessité croissante d’agrandir le parc social européen et belge, la gestion des logements sociaux demeure complexe et demande aux parties prenantes des outils au point. La transformation numérique et la digitalisation semblent offrir un environnement favorable aux organismes de logements sociaux pour mener à bien ce projet d’extension.
C’est pour répondre à cette demande croissante d’outils numériques qu’Ordiges à co-créé avec ses utilisateurs le premier portail digital dédié à la simplification et à l’amélioration de la relation bailleurs sociaux-locataires : MyDigiFlat. Cette e-plateforme permet la gestion autonome des toutes les données et demandes des locataires à travers une interface digitale « user-friendly » au format web ou apps. Pour en découvrir plus sur ce logiciel, vous pouvez consulter la page dédiée de notre site.
Sources :
Rapport 2019 du logement en Europe – The Housing Europe Observatory (housingeurope.eu)
Rapport « citoyenneté et pauvreté en Belgique » 2016-2017 (luttepauvrete.be)
Rédigé par Pauline Monier, Marketing & Communication Officer